Photos de fous rires à l’hôpital Gustave Roussy avec le LOLPROJECT
Villejuif : leurs fous rires illuminent les couloirs de l’institut Gustave-Roussy
par Lucile Métout (@lucilemetout)
Le photographe Ken David a tiré le portrait de 54 binômes, souvent des duos patient-soignant, en plein moment de complicité. Il espère que ce bonheur sera contagieux.
Elle se souvient de la « grande pudeur » dans le studio photo improvisé, de la « tendresse » que se témoignaient certains couples, mais aussi de témoignages bouleversants. Comme celui de ce patient qui n’avait « pas ri depuis deux ans ». Céline Blocher, cadre de santé de l’institut Gustave-Roussy à Villejuif, n’est pas près d’oublier le « passage » de Ken David dans son hôpital de jour.
Le photographe, dont le « Lol project » fige les fous rires depuis 2009, a bénévolement posé son appareil dans le plus grand centre européen de lutte contre le cancer le 8 février. La fresque qui a découlé de ce shooting a été dévoilée ce mercredi, entre des murs que Ken David connaissait déjà : il avait mené la même opération en pédiatrie fin 2014.
54 portraits de patients avec des soignants
C’est grâce au mécénat de la société foncière Gecina, spécialisée dans l’immobilier de bureaux, que le dernier projet a pu aboutir. La grande majorité des 200 clichés exposés montre des collaborateurs de l’entreprise. Mais 54 portraits immortalisent des binômes photographiés à l’IGR. Souvent des duos patient-soignant. « Les héros, c’est eux, résumait humblement Ken David ce mercredi. Et dans ces couloirs maintenant, leurs rires peuvent servir à d’autres. »
Le 8 février dernier, Carol patientait avant son « injection d’immunothérapie ». « Je n’en menais pas large ce jour-là, avoue cette femme de 47 ans. D’autant que je commençais à changer physiquement. Mais on entendait rigoler, ma sœur et moi. On s’est dit que ce serait mieux là-bas qu’en salle d’attente ! » Assises sur la même chaise, guettant le mot magique pour écraser un buzzer imaginaire, Carol et Sandra n’ont pas tardé à rire aux éclats. « On a fini par oublier la raison de notre présence ici », jurent-elles.
Carol fait sans doute partie de ceux qui, comme l’a décrit Céline Blocher, « sont arrivés courbés » et « ressortis plus droits et apaisés » le 8 février. De son côté, en découvrant l’intégralité de la collection mercredi, la patiente s’est sentie particulièrement émue face au personnel hilare : « Ils font beaucoup pour nous ici. Les mettre en valeur, c’est important aussi. »